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Cameroun; LE BUDGET 2013: UNE NOUVELLE REFORME

Publié le par Arsenal

Le Premier ministre a présenté le programme financier économique et social de son équipe, un programme sans indicateurs de performance Philémon Yang, le Premier ministre camerounais, a présenté lundi 26 novembre 2012, le programme économique et social de son gouvernement et pour la première fois a parlé du budget programme: « les cinquante années de pratique de budgétisation axée sur les moyens ont mis en évidence de nombreuses limites. Nous pouvons citer la pratique des services votés, les gaspillages dans les dépenses de fonctionnement et la sous-consommation des crédits d’investissement » a indiqué le Premier ministre. « Le budget programme que nous adoptons dès le prochain exercice permettra à coup sûr d’inverser cette tendance. Il s’agira pour les administrations de « faire mieux avec peu », pour reprendre une formule chère au Président de la République. La combinaison de l’efficacité et de l’efficience accroîtra la performance dans la réalisation des objectifs des politiques publiques », a ajouté monsieur Yang. Pourtant, cette appréciation mise à part, la présentation du gouvernement n’a pas beaucoup changé, à quelques exceptions près. Le gouvernement s’est appuyé sur un concept identique de cadrage budgétaire. Par exemple dans la définition du programme d’infrastructure, le Premier ministre fixe comme objectif de programme la construction de route, alors que logiquement, cet investissement devrait être le moyen de parvenir à un objectif qui peut être celui de l’amélioration de l’approvisionnement des marché en vivres des zones rurales en produits de premières nécessités, rien de tout cela n’est indiqué dans le discours du Premier ministre. D’un autre côté, le gouvernement ne semble pas avoir repris à son compte, les défis structurels des budgets au Cameroun. Le premier est celui de la disponibilité en devises pour le gouvernement. Selon Dieudonné Essomba qui mène une campagne sur le sujet depuis plus de 4 ans, « tant que le gouvernement ne fixera pas son programme d’investissement en identifiant clairement ce que cela coûte en termes de devises, il fera toujours face à des blocages à moins de s’endetter. Même si sa dette reste soutenable, le Cameroun reste mal noté par les agences de notation qui le placent à BB . L’autre défi auquel doit faire face le budget au Cameroun est celui de l’efficience de la dépense. Les experts n’associent pas l’efficience à la bonne gouvernance seulement, mais surtout à la structure même du budget. Le gouvernement appuie la mobilisation de ses ressources sur les hypothèses de revenus permanents. Un baril de pétrole à un prix fixe connu, des recettes douanières connues, la croissance du secteur non pétrolier connue aussi, et les revenus fiscaux connus. A l’analyse, la méthode n’est pas appropriée pour la conduite d’un budget basé sur un programme. Compte tenu de la contrainte liée aux devises, les experts estiment que sur le moyen terme, ce choix de politique budgétaire, peut être un facteur aggravant du déficit commercial et on le vit actuellement au Cameroun, où le déficit réel est de l’ordre de près de 5000 milliards Fcfa, largement du fait des dépenses publiques. En outre, pour financer l’investissement public et les dépenses courantes, le Cameroun dépense toutes les recettes pétrolières à mesure qu’elles deviennent disponibles. En conséquence, il ne suit actuellement aucune approche. Le budget programme devrait permettre de changer cela, mais à condition que certains prérequis soient respectés, comme celui de rendre efficace la dépense public.
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